Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), plus de la moitié des pathologies psychiatriques de l’adulte apparaissent avant 16 ans ! La nécessité d’agir le plus en amont possible avec les instruments adaptés s’impose donc et ce, d’autant plus que s’ils sont pris suffisamment tôt, certains troubles peuvent disparaître et l’enfant ou l’adolescent guérir avant d’atteindre l’âge adulte.

Partant de cette conclusion confortée par quatre mois d’auditions, d’échanges et de débats, la Mission d’Information sénatoriale sur la situation de la psychiatrie des mineurs en France à laquelle j’ai pris part sous la direction d’Alain Milon et de Michel Amiel a présenté, mercredi dernier, 52 propositions articulées autour de trois objectifs :

  • Mobiliser l’ensemble des acteurs pour assurer une prévention et un repérage précoce ;
  • Permettre la continuité des soins dans la prise en charge ;
  • Renforcer le pilotage et la reconnaissance de la psychiatrie des mineurs et des disciplines associées.

Alors que, chaque année, près d’un million de jeunes font appel à la pédopsychiatrie tant à l’hôpital public que dans des structures associatives ou privées et que, dans le même temps, apparaissent de nouveaux besoins de soins, nous avons constaté de réelles inégalités territoriales de couverture, sociales de prise en charge et un engorgement avéré des structures.

Aussi, parmi les 52 propositions que nous formulons, celle visant à poursuivre le mouvement de réouverture des lits hospitaliers en psychiatrie infanto-juvénile dans les territoires où cela apparaît nécessaire ou encore celle invitant à accroitre les capacités d’ouverture de centres médico psychologiques ainsi que leur capacité à recevoir en urgence, notamment pour réduire les délais d’obtention des rendez-vous, nous semblent primordiales.

Afin d’améliorer la prévention et le dépistage, nous militons, par ailleurs, fortement pour l’amélioration de la diffusion des outils de repérage auprès des professionnels de première ligne, en particulier les psychologues et les infirmiers scolaires, ainsi que les professionnels des services de protection maternelle infantile (PMI). De même, nous soutenons la mise en place du corps des psychologues de l’Education nationale afin de renforcer le repérage en milieu scolaire et de mieux l’articuler avec l’orientation vers la prise en charge.

Enfin, dans l’objectif de renforcer la reconnaissance et la gouvernance de la psychiatrie des mineurs et des disciplines qui y sont associées, nous insistons, notamment, sur la nécessité d’envisager immédiatement la mise en place d’un co-diplôme d’études spécialisées (DES) de psychiatrie des adultes et de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, avec une régulation du nombre d’internes dans chacune des deux branches.

L’ensemble des travaux et des propositions de la Mission d’Information sont à retrouver en ligne : http://www.senat.fr/commission/missions/psychiatrie_des_mineurs/index.html